Après la bataille de Sekigahara (1600 ), Tokugawa Ieyasu qui succède à Hideyoshi prend l’ancien titre de Shogun, après avoir vaincu à ses derniers opposants.
Il va alors instaurer la plus longue des dynasties qui régnera sans partage durant presque trois siècles de paix intérieure.
Afin de faire une rupture avec les autres dynasties, il établit sa nouvelle capitale à Edo (ancienne Tokyo). Apparaît alors un gouvernement fortement centralisé, le shogun est à la tête d’une hiérarchie de seigneurs « les daimyos » qui exercent leur pouvoirs dans les différentes provinces (« les han ») de l’ Archipel. Celui-ci va structurer et codifier tous les aspects de la vie du pays. Le shogun exerce un pouvoir policier qui ne laisse à l’empereur, enfermé dans son palais, qu’une fonction rituelle.
Pour mieux renforcer son action et craignant l’influence des occidentaux, Tokugawa Ieyasu renvoie les Portugais et les Espagnols et ferme hermétiquement le Japon sur lui-même en 1639 durant deux siècles.
Le seul comptoir est l’île de Deshima. Le pays est des lors complètement isolé du monde extérieur ce qui lui permettra de conserver ses valeurs traditionnelles et d’éviter la colonisation occidentale, mais il perdra l’occasion d’intégrer de précieuses nouveautés.
Entre 1680 et 1709 Tsunayoshi règne sur le pays. Il met au pas les samouraïs sans Maître « les rônin ».épanouissement de la poésie et du théâtre
Sous le Shogunat de Ienobu (1709-1713) Arai hakuseki lance les réformes confucéennes, prônant l’ordre social et le respect dû aux supérieurs, mais la refonte des finances reste l’œuvre de Ienobu la plus importante.
Le Shogun Yoshimune (1713-1751) renforce le pouvoir central par rapport à la féodalité en limitant les grands vassaux et en confisquant les fiefs, il taxe également le luxe de la caste des samouraïs en les obligeant de donner l’exemple de l’humilité en période de difficultés économiques. C’est alors que se développe l’art du bouton luxueux et les Netsuke extravagants, objets permettant d’attacher des objets à la ceinture.
La période Edo connaît une grande prospérité économique, les campagnes bien administrées développent l’extension des rizières. De nouvelles villes se créent (Hiroshima, Sendaï…) et l’art s’épanouit considérablement. Le bunraku (théâtre japonais né au cours du XVIIe siècle.
Les personnages y sont représentés par des marionnettes de grande taille, manipulées à vue), le Kabuki (alliant le chant la danse et le talent ka-bu-ki) les Haïkus (poème extrêmement bref visant à dire l’évanescence des choses) et les estampes Ukiyo-e et les peintures d’Utamaro naissent à cette époque.
Pourtant ce splendide isolement ne résista pas aux puissances occidentales dont les Etats-Unis qui en 1853 oblige le Japon à s’ouvrir.
C’est la fin du règne des Tokugawa, incapables d’absorber ce choc. En 1868, le jeune Empereur Meiji reprend le pouvoir. Les militaires l’avaient confisqué depuis 700 ans.
Focus sur la tentative d ‘évangélisation du Japon
Les tentatives d’évangélisation au Japon ont commencé au XVIe siècle avec l’arrivée des missionnaires catholiques portugais. Cependant, ces premiers efforts ont été confrontés à de nombreux obstacles, notamment la résistance de la population japonaise et les restrictions imposées par le gouvernement japonais.
Au XVIIe siècle, les missionnaires jésuites se sont installés au Japon et ont commencé à prêcher le christianisme. Ils ont rencontré un certain succès, gagnant de nombreux converts parmi les samouraïs et les commerçants, mais ont également été confrontés à une forte opposition de la part du gouvernement japonais.
En 1614, le Shogunat Tokugawa a mis en place des restrictions strictes sur les activités missionnaires et a interdit le christianisme. De nombreux missionnaires ont été expulsés et les pratiques religieuses ont été fortement réprimées. Ce n’est que dans les années 1850, lorsque le Japon a été forcé d’ouvrir ses portes au monde extérieur sous la pression de la marine américaine, que les restrictions sur les activités missionnaires ont été levées.
Au cours des décennies suivantes, le christianisme a connu une croissance rapide au Japon, avec de nombreux Japonais adoptant la religion. Cependant, cela a également entraîné une tension croissante entre les secteurs traditionnels de la société japonaise et les nouveaux convertis au christianisme.